LEHEL URMENYI HAMAR

BIOGRAPHIE

Lehel est un artiste français d’origine hongroise. Il est né à Sopron, une ville touristique à la frontière austro hongroise dans une famille aisée et aimante, son père protestant, sa mère catholique. Il préfère les églises aux temples qu’il juge trop austères. Sa famille est le type même de la société hongroise de l’époque issue de l’empire austro hongrois et qui débordait sur la Roumanie, la Croatie, etc. Il subit, bien entendu jusqu’à la libération de son pays par les troupes russes, tous les soubresauts liés à la guerre. Les déplacements de population et de ses grands parents pour les regrouper à More, petite ville à 100 km de Budapest. Ses parents sauveront, au péril de leur vie durant la pire période de l’holocauste, une famille entière ce qui lui vaudra de recevoir à Paris la médaille des Justes à titre posthume et en mémoire du courage de ses parents.

Il a fait ses premières études à l’école des arts graphiques de Budapest jusqu’à son baccalauréat en 1950. Du fait de son appartenance à une famille très aisée, dans l’ancien régime les études supérieures après son diplôme, lui sont interdites aussi il doit intégrer pour 3 ans, soit jusqu’en 1953 les rangs de l’armée pour son service militaire. Ses supérieurs ont tout de suite repéré ses talents de dessinateur et Lehel est devenu pendant son service le peintre officiel pour exécuter les portraits de Lénine Staline et Mátyás Rákosi (premier ministre de l’époque). Ici déjà, il marquera son caractère de totale indépendance. Il passera en conseil de discipline pour avoir refusé de peindre le portrait du premier ministre parce qu’à l’inverse de Staline et Lénine, il ne lui trouvait pas un visage intéressant. Ainsi il peint à grande échelle les banderoles pour les défilés de propagande du régime dans les rues de Budapest.

C’est donc tout naturellement, après ses 3 ans de service militaire, qu’il a pu entrer dans une société d’état hongroise en charge des affiches de films et de théâtre, lesquelles étaient à l’époque peintes et non pas imprimées. Il y restera 3 ans jusqu’en octobre 1956. C’est de cette époque qu’il garde son expérience pour les œuvres monumentales que sont les affiches.

En Octobre 1956, il est contraint en pleine révolution de quitter son pays après avoir été arrêté pour avoir déchiré des affiches de propagande du régime communiste, et de s’enfuir via l’Autriche à l’Ouest. Et bien qu’il bénéficie d’une bourse de la fondation américaine Free Europe et qu’il pourrait ainsi très facilement s’expatrier aux Etats Unis comme bien de ses amis artistes, il choisit la France, familier de ses peintres, de son théâtre et de son cinéma.

Il poursuit donc ses études à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts à Paris jusqu’en 1962. Il obtient les premiers prix en 1959, 1960, 1961 et 1962 à la cité universitaire internationale. Après ses 5 années aux Beaux-Arts de Paris il part étudier 3 ans à Rome ou là encore il obtient des premiers prix à Priverno, à Sperlonga, à Rome où en 1963 il réalise sa première exposition personnelle. Des médailles d’or et d’argent.

Ensuite, il va profiter de sa relative liberté nouvelle que lui procure son statut de réfugié politique et malgré ses faibles moyens, il va voyager dans toute l’Europe libre mais surtout en Italie, en Espagne au Portugal et en Angleterre où il retrouve tout le patrimoine culturel et artistique qu’il aimait dans ses rêves. C’est ensuite une longue série d’expositions personnelles ou de participation à des expositions collectives :

1963 – AMSTERDAM, Galerie Santée Landweer

1969 – CHICAGO – Exposition internationale

1974 – AMSTERDAM – Galerie TROM

1976 – PARIS – Artistes Hongrois en France, Galerie ISIS

1977 – PARIS – Artistes Hongrois, Maison Hongroise

1977 – MONACO – Sélection Grand Prix D’Art Contemporain


1977 – PARIS – Salon du Luxembourg au Palais du Luxembourge

1977 – PARIS – Salon des Beaux-Arts, Grand Palais

1979 – PARIS – Présence Paris Budapest, Orangerie du Palais du Luxembourg

1979 – MONTE CARLO – Grand Prix international d’Art Contemporain

1980 – LUXEMBOURG

1981 – PARIS – Galerie de Paris Champs Elysée

1981 – PARIS – Salon d’Automne Grand Prix

1982 – MONTE CARLO – Musée National

1982 – BUDAPEST

Il est naturalisé Français en 1982. A partir de 1982 Lehel est reconnu par le ministère d’Etat chargé des affaires culturelles comme artiste professionnel. Il devient à part entière sociétaire de la société des artistes français. Il expose tous les ans au Grand Palais et obtient une médaille d’argent.

1991, MOSCOU, pour la première bibliothèque ouverte au public dépendante de l’ambassade de France, il réalise une fresque monumentale de plus de 250 m² au plafond.

Renouvelant son expérience des affiches, il réalise celles du festival du cinéma latin à Paris ainsi que les prix associés pour les artistes primés.

Dès son arrivée à Paris en 1956, il est souvent invité chez Michel Gyarmathy, directeur des Folies Bergères où il rencontre la plupart des artistes célèbres. Il peindra pour lui de nombreux décors à partir des maquettes de ce dernier. Parmi ses meilleurs et émouvants souvenirs, celui de Michel Gyarmathy demandant à Joséphine Backer de chanter pour eux deux en Hongrois, une chanson qu’elle avait retenue lors d’une de ses revues jouées à Budapest.

Il est très lié avec le réalisateur hongrois Andras Solymos, ce dernier poursuit sa carrière cinématographique à Paris, en réalisant plusieurs films et, a réalisé un film dediè à l’œuvre de Lehel et a fait jouer Lehel en tant qu’acteur, dans son dernier court métrage qui a été primé à Los Angeles.

 

Il va se lier aussi d’amitié avec Katalin Bogyay et la suivra dans sa brillante carrière, à Londres tout d’abord où elle organisera pour lui une exposition dans les locaux du consulat Hongrois près de Covent Garden. Puis à Paris où elle viendra réaliser un film sur Lehel pour la Télévision Hongroise. A Paris lorsqu’elle sera nommée ambassadrice de la Hongrie auprès de l’UNESCO, des œuvres de Lehel serviront de couverture et ponctueront les principaux chapitres du livre de S. Exc. Katalin Bogyay, l’Art de la diplomatie culturelle : panorama de la présidence. Il la retrouvera aussi à New York après sa nomination comme ambassadrice de la Hongrie à l’ONU. Elle organisera pour lui une exposition personnelle dans les locaux du consulat hongrois à Manhattan.

Lehel a eu aussi des liens très forts avec d’autres artistes hongrois aujourd’hui décédés, Endre Roszda et son amie Françoise Gillot ; Gyuse Varga, graphiste, resté en Hongrie et qui organisera pour lui une superbe exposition à l’opéra de Budapest.

On trouve des œuvres de Lehel dans de multiples collections privées à Paris, à New York, en Floride et à Budapest. A partir de l’an 2000 il est le principal créateur et animateur de l’Espace Cinko à Paris. Aujourd’hui, il peint toujours sans aucune pensée commerciale